Un site web est souvent l’outil webmarketing principal d’une entreprise. Une attention particulière doit ainsi lui être accordée. Les internautes sont alors au cœur du processus car ce sont eux qui utiliseront et apprécieront le site. Pour satisfaire ses visiteurs, un site devra notamment être « ergonomique », c’est à dire facile d’utilisation. Dans ce domaine, certaines idées reçues existent selon Amélie Boucher. En voici cinq qui sont présentées dans son livre « Ergonomie Web » !
La règle des 3 clics
Un internaute peut quitter un site s’il ne trouve pas l’information qu’il recherche rapidement. Dans cette logique, chaque clic supplémentaire augmente le risque de perdre le visiteur. Voici donc l’origine de la règle des 3 clics, suivie par de nombreux responsables de site.
Il faut cependant faire attention à cette règle ! En tenant compte du nombre de clics, on considère alors la difficulté physique liée au clic, en oubliant la difficulté mentale.
La difficulté physique assimilée au clic a bien sûr son importance car chaque clic représente un effort pour l’internaute : cliquer, attendre le chargement de la nouvelle page et analyser celle-ci. Cependant, l’internaute entame aussi avant chaque clic un processus mental de comparaison et de sélection. En effet, celui-ci analyse les différents liens visibles pour choisir le plus pertinent quant à sa recherche. Ainsi, augmenter le nombre de liens sur une même page, afin de diminuer le nombre de clics, accentue la difficulté mentale pour le visiteur ayant alors plus de liens à analyser. Deux clics simples valent donc mieux qu’un seul clic compliqué ! C’est pourquoi la règle des 3 clics est à nuancer.
Les internautes lisent en Z
Beaucoup affirment que les internautes ont un sens de lecture en Z, en E ou encore en F (liste non exhaustive). Beaucoup de sites sont alors construits selon ce principe pour s’adapter à ce parcours. Or, c’est là une idée contestable !
Dans l’exemple de gauche, le regard se porte tout de suite en bas à droite car c’est le seul endroit de l’écran qui contient quelque chose.
Cet exemple illustre le fait que les éléments d’un site web (comme des animations, des éléments multimédia, etc.) influencent le parcours de l’internaute. La page conditionne donc le sens de lecture des internautes. De ce fait, ce sont donc les sites qui créent un comportement de lecture en Z et non les internautes.
Il est donc tout à fait possible de casser les codes pour la construction d’un site web, si cela est plus adapté à votre concept !
Les internautes ne scrollent pas
Nous pourrions penser que les internautes n’aiment pas scroller et donc ne font pas défiler les pages des sites internet. D’ailleurs, une statistique de 2012, vue sur le site choblab, indiquait qu’à ce moment là, seulement 23% des internautes scrollaient lors de leur première visite sur un site internet. Mais ceci est un mythe qui prend fin.
Une analyse de la société Content Square, portant sur des sites e-commerce, montre que de plus en plus d’internautes scrollent et en particulier sur tablette. L’usage du mobile et des réseaux sociaux habitue les internautes à scroller. Notons cependant que les internautes scrollent lorsqu’ils pensent qu’ils peuvent trouver ce qu’ils recherchent sur le site. Les éléments principaux d’une page doivent donc être au dessus de la ligne de flottaison tout comme les éléments d’action, permettant aux internautes de comprendre l’objectif du site.
Si ça fonctionne pour ma grand-mère, ça fonctionnera pour tout le monde
Cette idée reçue repose sur le principe suivant : si un site est adapté et ergonomique pour toute personne peu familière du web, il le sera alors pour tout le monde. Or, ce n’est pas le cas !
Une personne débutant sur le web aura d’autres besoins qu’un internaute expert. Il est ainsi difficile d’adapter un site à des profils de visiteurs très différents. En l’occurrence, adapter un site à l’utilisateur novice est une erreur si ce n’est pas la cible de l’entreprise. En effet, un novice attend un site internet simple d’utilisation quand un expert cherchera par exemple la rapidité, ce qui n’est pas toujours compatible. Notons que vos attentes personnelles peuvent être différentes de celles de vos visiteurs. Vous ne devez donc pas non plus vous poser en référence. Pour la construction d’un site, le mieux est alors de considérer le profil des clients et prospects de l’entreprise plutôt que de vouloir faire un site pour tout le monde.
L’ergonomie et le design s’opposent
Car le design et l’ergonomie ont des objectifs différents, certains pourraient penser que ces deux domaines s’opposent. Or ce serait plutôt l’inverse car pour plaire aux internautes, un site doit être ergonomique et esthétique.
Dans la réalité, chaque site n’exige pas les mêmes qualités esthétiques ou ergonomiques, cela variant en fonction des objectifs des sites en question. On comprend par exemple qu’un site de mode doit être particulièrement esthétique car les visiteurs attendent du « beau ». Le site d’une compagnie aérienne comme Ryanair devra par contre mettre l’accent d’abord sur l’ergonomie afin de faciliter les démarches aux internautes. Design et ergonomie ne s’opposent cependant pas mais se complémentent. En effet, un site ergonomique mais pas agréable à regarder ne satisfera pas l’internaute et vice-versa. Chacun doit donc trouver sa juste place pour proposer à l’internaute une visite optimale.
En webmarketing, les affirmations sont donc aussi à prendre avec des pincettes. En voici 5 présentées ici mais il en existe d’autres. Cela montre également que créer un site internet performant semble simple à première vue mais l’est beaucoup moins si l’on approfondit la question. Cela nécessite un réel questionnement pour satisfaire les visiteurs, ainsi qu’une analyse constante une fois le site mis en place.